[2] Syrilia La Venimeuse

La femme au bandeau s'avança après avoir jaugé le géant pendant plusieurs minutes. La cote de maille qu'elle portait tintait au rythme de ses pas. Personne n'élevait la voix, chacun attendait son tour de se présenter et écoutait attentivement les paroles des autres. Connaître un tant-soit-peu leurs compagnons d'armes serait une défense plus qu'appréciable.

Ses cheveux roux étaient retenus à l'arrière par les lanières de son bandeau, quelques mèches s'en échappant ici et là. Elle tenait une grande épée parsemée de taches rouilles qui laissaient supposer un récent affrontement. Son corps n'était orné d'aucun bijou, uniquement de fer et de cuir. Elle avançait vers le feu d'un pas décidé, s'arrêtant tout près de celui-ci. Son regard restait accroché à l'homme herculéen, comme si elle cherchait à percer le mystère qu'il avait laissé flotter.

Sa voix s'éleva, anormalement suave comparativement à son apparence impitoyable;

Je suis Syrillia, Bretonne de par ma mère et descendante Vandale de par mon père. Je n'ai pas peur de prendre les devants, et ainsi on m'a demandé de vous servir d'éclaireur. Que l'un d'entre vous s'avise de me barrer la route, et il rejoindra ses ancêtres plus tôt qu'il ne l'aurait prévu.

Elle jeta un regard méprisant sur ceux qu'elle considérait d'ores et déjà comme de possibles ennemis ou pire, comme des obstacles.

Si l'on me trahie, m'apaiser est impossible... C'est tout ce qu'il vous est nécessaire d'apprendre aujourd'hui.

Elle vient pour se retirer lorsqu'un imprudent, probablement à la solde d'un noble quelquonc leva un poignard dans le dos d'une femme accroupie près d'un arbre. Elle leva son épée, fit un pas vers la la silhouette et embrocha l'épaule du malheureux.

L'homme poussa un juron, lachant son couteau. Il recula d'un pas, son visage devint blême, son corps fut parcouru de spasmes violents et il s'effondra au sol.

Syrillia avait longtemps été appelée la Venimeuse, car elle enduisait chaque jour son épée du fiel d'un serpent mortel; le Dendroaspis.

Invité

Coësre regarda la femme avançer, d'un pas gracieux et souple, traduisant une discrétion à toute épreuve. Cependant, le regard de cette femme qu'on appelait Cyrillia La Venimeuse, en disait long sur ce qu'elle pensait des autres. Et rien que par ce regard et par sa démarche elle savait se faire respectée ... De plus, elle le fixait, lui Coësre, d'un regard interessé et farfouilleur, comme si elle cherchait à lire ses pensées et son coeur. Puis elle prit la parole, d'une voix exquisement douce. Elle se présenta, et affirma l'impression qu'elle donnait d'elle même. Coësre regarda plus les belle formes de l'éclaireuse, qu'il ne l'écouta vraiment.... Puis soudain,après avoir avertie ses interlocuteur, elle se retira, et en un mouvement éclair, ôta la vie d'un malandrins qui avait voulu, pour d'absconces raisons, tuer une jeune dame accroupie. Ce fut un mouvement discret, rapide, et propre. Eh ben, il faudra que je fasse la connaissance de cette petite dame moi ! elle m'a l'air interessante ^^!

Ah, voilà donc que ça deviens intéressant. Elle a l'oeil vif, elle connaît aussi les poisons. Peux savent utiliser les venins à bon escient. Quelqu'un à qui parler, peut-être. Si elle sait les reconnaître, peut-être lui proposerai-je un sortilège ou deux. Les bandelettes de sang de Rakh Vou ou la pierre du coeur de Machiga feront très bien l'affaire. Si elle accepte de payer le prix.

Rejoindre ses ancêtres. Quel drôle de concept. Moi j'ai rejoint les miens depuis fort longtemps, enfin, si on veux. La nécromancie... Non, je ne crois pas que personne ici comprenne ce que cela veux dire.

Cette femme, la magie pourrait l'habiter, si elle se laissait faire. Elle n'a pas une volonté qui se laisse emprisonner facilement. Si elle a besoin de moi, elle n'a qu'à venir. On verra alors si elle est aussi forte qu'elle le croit elle même.